Des histoires drôles, un sketch et beaucoup de rire pour ce nouvel « Wetz Medaa » qui a attiré près de 200 personnes à la salle polyvalente de Mulhausen. En cette journée maussade, il valait mieux être à l’abri de la pluie et bien au chaud attablé autour d’un café, d’une bière et d’un bon dessert concocté par les bénévoles de l’APP.
Le public, toujours aussi fidèle, s’est délecté des « Wetz », ces blagues alsaciennes, mais aussi mosellanes souvent reliées à l'actualité du moment où les allusions à la prochaine fusion entre Alsace, Lorraine, Champagne-Ardenne auront été de la partie. Elles ont fusé tout au long de l’après-midi initiées par les « Wetzknuebbe », la bande à Henri Decker également président de l’APP locale, assisté de Germain Felden, Michel Schaeffer, René Haller et Raymond Colling du proche Bitcherland. A tour de rôle, ils ont enchainé blagues en tout genre, traditionnelles, cocasses, politiques et biens d’autres. En milieu d’après-midi, une petite troupe de jeunes du village est monté sur scène pour présenter une pièce de théâtre en alsacien.
Sous la houlette d’Edith Jund, elle-même actrice de théâtre, ils se sont familiarisés avec la pièce l’automne dernier et l’ont déjà présentée à deux reprises. Quel plaisir de voir cette poignée de jeunes à l’aise avec l’alsacien et sur scène, et de surcroit par leur propre initiative. Et s’est ainsi que le « stammdisch » des Wetzknuebe a été remplacé par une salle de classe pour présenter «A Schuelstund lustig un bunt ». Sept élèves, un inspecteur, un parent d’élève et l’institutrice qui essaye tant bien que mal à leur enseigner les sciences, la géographie et surtout les maths, dont certains ont du mal à s’y faire. Mais pour les élèves pas de soucis, ils ont toujours une solution au problème et du répondant à leur façon. Cette classe amusante a terminé son show sur un « au clair de la lune en alsacien » accompagné par Nathan Geyer au bariton.
Pour ne pas en rester là et encourager Edith à poursuivre l’aventure avec eux, Laura Lerley lui a dédié un poème en alsacien et offert un bouquet. L’après-midi convivial, au cours duquel le public conquis n'a pas manqué d'exprimer sa satisfaction par de nombreux applaudissements, s’est terminé par le tirage au sort de la tombola et la dégustation de pizzas et tartes flambées préparés par les pêcheurs.
Henri Decker n’a pas dérogé à la règle. Son poème dans le cadre de l’opération « A friehjohr fer unseri sproch »
De wender geht langsam zue and
wie mer de johrzitt soh nannt
s’friejohr steht schon for de dier
des macht uns freid un au plasier.
D’weldande suere e platz fers nescht
fer anders feh esch’s ewerwendere
au schon schnee von geschd.
Uf ere matt stehn d’reeh
un grase,
un de newe em e schdeck
hupse d’faldhase
un danke, was fer e gleck
s’friejohr kummt zereck.
D’maisle pfiffe, zitt esch do
d’nadur verwacht, alli sen froh.
En de derfer kumme d’litt eruss
un vezähle metanander vorem huss.
Am meichde awer doch en unserer sproch,
dann deh wel au er friejohr.
Wann noch fiehl meh elsassisch dede rede
noh kende mer sawe unseri sproch ech dor noch ze rede.
Wen d’kinderle sich amusiere
un des uf elsassisch dut basiere
des wer au a schenes freijohr,
ja eins fer unseri sproch.
En Paris han se meen decidere
dass mer met de lotringer, champagner
un ardener de salb karisch selle feere.
Awer fer unseri indentität net ze feliere,
gehn mer wiederch d’hieser met geranium ziere.
De storich uf em dach, e bluemel am huss
un schon schdare mier elsasser weder eruss.
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