Le monument architecturé se composant d'une partie rectangulaire surmontée d'un fronton interrompu et encadrée de deux colonnettes flanquées d'ailerons à volute et à enfilement de piécettes, auxquels est appendu un gland de passementerie. Dans la partie inférieure, l'ornementation est constituée de motifs de ferronnerie et de cartouches à cuirs sculptés en relief méplat ou en haut relief autour d'inscriptions, ainsi que de motifs de fruits, sculptés en haut relief sur la partie soulignant le soubassement. Au centre, sur la partie centrale, autour et au-dessus de parties bûchées où l'on identifie la silhouette d'un Christ en croix, apparaissent des inscriptions et des écus armoriés peints. Le fronton présente deux écus bûchés (et non pas des bustes comme cela a été dit) entourés de feuilles d'acanthes sculptées en haut relief, placés de part et d'autre d'une statuette représentant un personnage féminin qui portait, sur son bras droit, un enfant, quasiment entièrement disparu, et dont une autre partie d'attribut dans sa main gauche n'est plus identifiable. Le fronton est couronné par une autre statuette représentant un putto.
Les épitaphes gravées sur le soubassement (chacune d'elle est suivie d'un psaume dont la transcription figure dans un complément d'information ; les parties entre parenthèses correspondent à des résolutions d'abréviations) : UFF FREITAG DEN 6 MAY AN (N) O 160/9 STARB DER EDEL UND VOST WOLF / CASPAR VON ROTENBURG DESEN SEL IN / GOTT GNEDIG SEYE A (MEN) ; AN (N) O MDC DEN 31. IANUAR STARB DIE EDLE / UND TUGENTSAM FRAW ANNA VON ROTTEN/BURG GEBORNE VON WÖLLWART DEREN GOTT / AM SIEGREICHEN TAG DES HERREN EIN FRÖ/LICHE UFFERSTEHU (N) G VERLEIHEN WOLL AME (N). Deux textes bibliques sont par ailleurs gravés dans des cartouches placés de part et d'autre du soubassement et deux autres sont peints sur la partie centrale, leur transcription figure dans le complément d'information.
D'après les épitaphes, Anna née von Wöllwart (orthographe du patronyme, non identifié, approximative) décéda le 31 janvier 1600 ; son époux, Wolf Caspar von Rothenburg, le 6 mai 1609.
Le monument fut probablement érigé en 1600 et complété par la suite par l'épitaphe de l'époux. Il subit un bûchage ciblé ainsi que d'un effacement de certaines peintures, tout particulièrement des armoiries de quartiers de noblesse, certainement à la Révolution.
Le monument fit par la suite l'objet de restaurations, qui nécessitèrent manifestement sa dépose, au moins partielle.
On distingue quelques parties refaites par l'utilisation d'un grès plus jaune que celui des parties d'origine. De plus, certains éléments du monument ont disparu, latéralement notamment, et la composition du décor du fronton semble avoir été modifiée, vraisemblablement à l'occasion d'un remontage consécutif à une restauration.
Ainsi, la statuette du personnage féminin n'est certainement pas à son emplacement d'origine. Elle correspond probablement à une allégorie de la Charité, quelques indices pourraient indiquer qu'un autre enfant se tenait debout à ses côtés (sa posture, la forme de la base, la partie lisse sur sa cuisse gauche) ; pourquoi pas une version originale, plus petite, du putto qui a été placé au-dessus ? Le problème de l'échelle différente des deux personnages pourrait être réglé par le fait que ce putto, de même que la console sur laquelle il repose, semblent n'être que des copies datant d'une restauration (la couleur du grès paraît en attester et la sculpture des mains dénote d'une maladresse qu'on ne trouve pas sur le restant des sculptures).
Le putto aurait alors été surdimensionné pour être mieux adapté à son nouvel emplacement. Dans le cas où il aurait été indépendant du personnage féminin, on ne comprendrait pas sa contribution iconographique à l'ensemble du monument. Quoiqu'il en soit de cette hypothèse, la statuette féminine appartenait vraisemblablement à un ensemble représentant des vertus théologales qui aurait orné le monument à l'origine ; des piédestaux vides subsistent d'ailleurs devant le fronton et le creusement de la voûte au-dessus de ce dernier paraît témoigner d'un emplacement ménagé pour une statue sommitale. Enfin, certaines parties du décor peint ont apparemment été rafraîchies, voire repeintes, notamment le texte.
A propos des peintures, des vues anciennes permettent de constater que le monument était autrefois couvert de polychromie et s'intégrait dans un décor peint sur les murs et voûtes alentour.
La dalle pourrait dater de la 1ère moitié du 16e siècle. Les armoiries du registre supérieur sont celles de la famille von Rothenburg, à gauche, et peut-être celles de la famille von der Dicke à droite, celles du registre inférieur sont celles des von Fleckenstein. L'épitaphe ne fournit qu'un prénom, Burckhart. Ce monument a fait l'objet d'un bûchage partiel ; il semble s'agir d'un lissage pour une réutilisation de la dalle ou pour le placement ci-dessus d'un meuble ou d'un autre élément lorsque la dalle était encore placée au sol. La famille von Rothenburg possédait un château à Mulhausen ainsi qu'une partie du village.