De notre église
Inscrite à l'inventaire supplémentaire des Monuments Historiques pour le monument funéraire qui se trouve dans son choeur, l'église de Mulhausen renferme plusieurs richesses architecturales ou historiques. Cette page a été créée grâce à la Plateforme Ouverte du Patrimoine du Ministère de la Culture (https://www.pop.culture.gouv.fr/).
Le monument funéraire de Wolf Caspar von Rothenburg et de son épouse
Le monument architecturé se composant d'une partie rectangulaire surmontée d'un fronton interrompu et encadrée de deux colonnettes flanquées d'ailerons à volute et à enfilement de piécettes, auxquels est appendu un gland de passementerie. Dans la partie inférieure, l'ornementation est constituée de motifs de ferronnerie et de cartouches à cuirs sculptés en relief méplat ou en haut relief autour d'inscriptions, ainsi que de motifs de fruits, sculptés en haut relief sur la partie soulignant le soubassement. Au centre, sur la partie centrale, autour et au-dessus de parties bûchées où l'on identifie la silhouette d'un Christ en croix, apparaissent des inscriptions et des écus armoriés peints. Le fronton présente deux écus bûchés (et non pas des bustes comme cela a été dit) entourés de feuilles d'acanthes sculptées en haut relief, placés de part et d'autre d'une statuette représentant un personnage féminin qui portait, sur son bras droit, un enfant, quasiment entièrement disparu, et dont une autre partie d'attribut dans sa main gauche n'est plus identifiable. Le fronton est couronné par une autre statuette représentant un putto.
Les épitaphes gravées sur le soubassement (chacune d'elle est suivie d'un psaume dont la transcription figure dans un complément d'information ; les parties entre parenthèses correspondent à des résolutions d'abréviations) : UFF FREITAG DEN 6 MAY AN (N) O 160/9 STARB DER EDEL UND VOST WOLF / CASPAR VON ROTENBURG DESEN SEL IN / GOTT GNEDIG SEYE A (MEN) ; AN (N) O MDC DEN 31. IANUAR STARB DIE EDLE / UND TUGENTSAM FRAW ANNA VON ROTTEN/BURG GEBORNE VON WÖLLWART DEREN GOTT / AM SIEGREICHEN TAG DES HERREN EIN FRÖ/LICHE UFFERSTEHU (N) G VERLEIHEN WOLL AME (N). Deux textes bibliques sont par ailleurs gravés dans des cartouches placés de part et d'autre du soubassement et deux autres sont peints sur la partie centrale, leur transcription figure dans le complément d'information.
D'après les épitaphes, Anna née von Wöllwart (orthographe du patronyme, non identifié, approximative) décéda le 31 janvier 1600 ; son époux, Wolf Caspar von Rothenburg, le 6 mai 1609.
Le monument fut probablement érigé en 1600 et complété par la suite par l'épitaphe de l'époux. Il subit un bûchage ciblé ainsi que d'un effacement de certaines peintures, tout particulièrement des armoiries de quartiers de noblesse, certainement à la Révolution.
Le monument fit par la suite l'objet de restaurations, qui nécessitèrent manifestement sa dépose, au moins partielle.
On distingue quelques parties refaites par l'utilisation d'un grès plus jaune que celui des parties d'origine. De plus, certains éléments du monument ont disparu, latéralement notamment, et la composition du décor du fronton semble avoir été modifiée, vraisemblablement à l'occasion d'un remontage consécutif à une restauration.
Le monument fit par la suite l'objet de restaurations, qui nécessitèrent manifestement sa dépose, au moins partielle.
On distingue quelques parties refaites par l'utilisation d'un grès plus jaune que celui des parties d'origine. De plus, certains éléments du monument ont disparu, latéralement notamment, et la composition du décor du fronton semble avoir été modifiée, vraisemblablement à l'occasion d'un remontage consécutif à une restauration.
Ainsi, la statuette du personnage féminin n'est certainement pas à son emplacement d'origine. Elle correspond probablement à une allégorie de la Charité, quelques indices pourraient indiquer qu'un autre enfant se tenait debout à ses côtés (sa posture, la forme de la base, la partie lisse sur sa cuisse gauche) ; pourquoi pas une version originale, plus petite, du putto qui a été placé au-dessus ? Le problème de l'échelle différente des deux personnages pourrait être réglé par le fait que ce putto, de même que la console sur laquelle il repose, semblent n'être que des copies datant d'une restauration (la couleur du grès paraît en attester et la sculpture des mains dénote d'une maladresse qu'on ne trouve pas sur le restant des sculptures).
Le putto aurait alors été surdimensionné pour être mieux adapté à son nouvel emplacement. Dans le cas où il aurait été indépendant du personnage féminin, on ne comprendrait pas sa contribution iconographique à l'ensemble du monument. Quoiqu'il en soit de cette hypothèse, la statuette féminine appartenait vraisemblablement à un ensemble représentant des vertus théologales qui aurait orné le monument à l'origine ; des piédestaux vides subsistent d'ailleurs devant le fronton et le creusement de la voûte au-dessus de ce dernier paraît témoigner d'un emplacement ménagé pour une statue sommitale. Enfin, certaines parties du décor peint ont apparemment été rafraîchies, voire repeintes, notamment le texte.
Le putto aurait alors été surdimensionné pour être mieux adapté à son nouvel emplacement. Dans le cas où il aurait été indépendant du personnage féminin, on ne comprendrait pas sa contribution iconographique à l'ensemble du monument. Quoiqu'il en soit de cette hypothèse, la statuette féminine appartenait vraisemblablement à un ensemble représentant des vertus théologales qui aurait orné le monument à l'origine ; des piédestaux vides subsistent d'ailleurs devant le fronton et le creusement de la voûte au-dessus de ce dernier paraît témoigner d'un emplacement ménagé pour une statue sommitale. Enfin, certaines parties du décor peint ont apparemment été rafraîchies, voire repeintes, notamment le texte.
A propos des peintures, des vues anciennes permettent de constater que le monument était autrefois couvert de polychromie et s'intégrait dans un décor peint sur les murs et voûtes alentour.
La dalle pourrait dater de la 1ère moitié du 16e siècle. Les armoiries du registre supérieur sont celles de la famille von Rothenburg, à gauche, et peut-être celles de la famille von der Dicke à droite, celles du registre inférieur sont celles des von Fleckenstein. L'épitaphe ne fournit qu'un prénom, Burckhart. Ce monument a fait l'objet d'un bûchage partiel ; il semble s'agir d'un lissage pour une réutilisation de la dalle ou pour le placement ci-dessus d'un meuble ou d'un autre élément lorsque la dalle était encore placée au sol. La famille von Rothenburg possédait un château à Mulhausen ainsi qu'une partie du village.
L'église paroissiale Sainte Brigitte
En quelques mots : petite église orientée. Choeur carré, voûté d'ogives ; nervures sur consoles, clé de voûte avec feuillages et petite tête extérieure, entre deux nervures ; lavabo mural gothique, en grès, côté sud, fenêtres en arc brisé à l'est et au sud, fenêtre trilobée au nord, cachée par le monument funéraire. Nef avec porche et tour-clocher latérale, modernes, pierre d'angle avec date 17/11/1957.
D'après Barth, le vocable (inconnu) de l'ancienne église était probablement sainte Brigitte. L'église est attestée depuis 1371 et réservée aux protestants depuis l'introduction de la Réforme, entre 1545 et 1557. Le choeur est traditionnellement daté du 14e siècle.
La nef, détruite pendant l'hiver 1944-1945, avait été reconstruite au 18e siècle. D'après des documents antérieurs à la guerre, la nef mesurait 10 m 50 de long, comportait une tribune en équerre et un campanile en pan de bois sur le pignon occidental et le toit. Le choeur était orné de peintures murales (disparues) du début du 17e siècle (?) , avec motifs de ferrures et quatre médaillons où figuraient les Evangélistes avec leur symbole respectif ; la fenêtre orientale était flanquée d'oculus.
La nef, détruite pendant l'hiver 1944-1945, avait été reconstruite au 18e siècle. D'après des documents antérieurs à la guerre, la nef mesurait 10 m 50 de long, comportait une tribune en équerre et un campanile en pan de bois sur le pignon occidental et le toit. Le choeur était orné de peintures murales (disparues) du début du 17e siècle (?) , avec motifs de ferrures et quatre médaillons où figuraient les Evangélistes avec leur symbole respectif ; la fenêtre orientale était flanquée d'oculus.
La nef actuelle et la tour ont été construits en 1957 par l'architecte Breitenbach (Charles ?). Le choeur a été fortement restauré vers 1962 par le même architecte, sous le contrôle de F. Gury, architecte des Bâtiments de France.
Belle chaire datant probablement du 2e quart du 18e siècle, probablement des années 40 (elle pourrait être contemporaine de la reconstruction de la nef, que certains travaux historiques situent dans les années 30 du siècle). Elle a certainement été détruite avec la nef pendant la dernière guerre mondiale. La photographie de 1932 dont on dispose permet de voir qu'elle n'était alors probablement plus à son emplacement initial, le dorsal d'origine semblant modifié pour être adapté au nouvel emplacement et la colonne supportant la cuve paraissant être une adjonction du 19e (la cuve était peut-être suspendue à l'origine).
La cuve octogonale repose sur une courte colonne ; elle comporte des panneaux moulurés, séparés par des pilastres sculptés de motifs floraux. L'escalier droit présente un départ sculpté, l'abat-voix est suspendu (il est notamment maintenu par un tirant). Le dorsal, très réduit du fait de l'emplacement de la chaire, en partie sous l'arc triomphal, est orné d'un aileron sculpté de volutes, de rinceaux et de fleurs.
Les peintures monumentales
Des photographies anciennes attestent que les voûtes ainsi que le mur nord du choeur étaient recouverts de peintures. Autour du monument funéraire sur le mur nord, on discerne une série d'armoiries, en relation avec le monument qu'elles encadrent ; les nervures des voûtes et l'encadrement des baies étaient ornés d'une peinture imitant le marbre ; quant aux voûtes, elles présentaient un décor de volutes entrecroisées imitant des ferronneries, autour de médaillons comportant des peintures quasiment entièrement effacées.
Les armoiries peintes à côté du monument qui sont encore lisibles sont d'après les inscriptions celles des 'Bekunighoffen', des Andlau et des Roederer.
Les photographies anciennes (notamment de 1932) montrent un décor qui existe peut-être encore sous le badigeon actuel (et qu'il serait bon, le cas échéant, de dégager, car cet ensemble serait exceptionnel dans la région). Visiblement, il avait fait l'objet de restaurations, et été partiellement repeint. Selon des notes manuscrites du fonds Rahtgens, les peintures avaient été badigeonnées à la Révolution et rénovées au 19e siècle. Il est possible également qu'on les ait retouchées au moment où ont été réalisées, au pochoir, des peintures style 'art-déco' dans la nef, peu avant 1932, date d'une photographie de la chaire sur laquelle on les aperçoit. Quoiqu'il en soit, on distingue assez facilement les parties repeintes des autres sur les photographies disponibles et on voit que certaines des inscriptions identifiant les armoiries à gauche du monument funéraire ne sont pas d'origine. Stylistiquement, les peintures des voûtes étaient proches du monument funéraire encastré dans le mur nord dont elles étaient probablement contemporaines, puisqu'on les trouvait même sur la partie de la voûte qui fut probablement creusée pour la mise en place d'une statue sommitale sur le monument. Dans les médaillons peints sur les voûtes, on s'attendrait à trouver les symboles des évangélistes (ce que confirment des travaux historiques) ; néanmoins, sur la photographie ancienne, dans celui de gauche, on ne devine plus que des philactères, et dans l'autre (à droite), la figure ressemble à un cartouche surmonté d'un buste de personnage. Les notes du fonds Rahtgens mentionnent également des vestiges de versets bibliques peints sur le mur est du choeur. Cet ensemble de peintures en couvrait peut-être d'autres, plus anciennes.
Date de création : 29/06/2024 20:39
Dernière modification : 29/06/2024 21:31
Catégorie : - Histoire, art et culture
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